Resurection ! [PV : Abygaëlle Little]

Une île à la végétation luxuriante, éloignée de la civilisation, devenue sanctuaire, refuge pour certains, enfer tropical pour d’autres, tandis que tous, en ce lieu de perdition, se voiyaient coupés de leurs vies, de leurs passés, de leurs liens. Comme une petite enclave dans ce monde qui pouvait paraitre si grand aux yeux des humains, cette île semblait pourtant être le centre, le lieu de rassemblement des plus hautes puissances que pouvait connaître l’humanité toute entière. En effet, à bien observer la Terre, vous verrez, par vous-même, qu’en chaque nation, chaque peuple, chaque religion, l’on retrouve toujours la confrontation du bien et du mal, une puissance bénéfique, et son double opposé, la puissance maléfique. Le décor semblait donc posé pour l’affrontement final, là où se jouerait finalement le sort de l’humanité toute entière…

En ce jour radieux, annonçant une journée agréable comme l’on pouvait connaître certainement de nombreuses fois dans l’année en ce lieu presque paradisiaque, un tremblement de terre vint secouer toute l’ile entière, faisant onduler la montagne comme une vulgaire pyramide de paille, tandis qu’au loin, à l’horizon, l’océan grondait de colère, les vagues gonflant le dos sous l’ondulation sismique souterraine. Du fond des abimes, du centre de la Terre, des émanations alors emprisonnées s’échappèrent, pour se rependre en épaisses fumées, au-delà des fissures dans le sol, trous béants donnant un aperçu sur les entrailles de la planète bleue, alors qu’enfin, je foulais de nouveau le sol, ce monde que je n’avais pas visité depuis tant de siècles. Je contemplais alors futilement mes mains, comme pour prendre conscience de cette enveloppe charnelle que j’avais revêtit, celle d’un humain dans la force de l’âge, au physique imposant et musclé, qui finalement, reflétait fidèlement ma façon d’être : un homme sévère et autoritaire, qui ne se laissait pas marcher dessus. Sentir le souffle du monde sur mon visage me procurait alors une sensation étrange, oubliée. Je souriais, satisfait de ma venue en la surface…

Il m’avait fallu plusieurs heures, pour m’habituer pleinement à me servir de ce corps, cette carcasse lourde et handicapante, tandis que je devais évoluer au travers d’une jungle inhospitalière, étouffante, à la végétation luxuriante, épanouit. Moi qui affectionnait tant les déserts, entendues vides et arides, esseulées, j’étais là en mon enfer propre. Et pourtant, au fur et à mesure de mes pas, alors que le danger semblait pouvoir surgir de toutes les directions à la fois, en ce jour de résurrection, c’était bien là les animaux de cette jungle qui fuyaient littéralement à mon approche, sentant le danger, le Mal venir en leurs tanières. Si quelques survivants erraient dans les parages, nul doute qu’ils auraient été tout à fait surpris de voir détaler à grande vitesse, oiseaux, et toute la faune de la forêt, à la manière de l’annonce d’une catastrophe. Pour ma part, je cherchais avant tout à rejoindre la plage, et, avec celle-ci, un campement, que je devinais vaguement dans la direction vers laquelle je me dirigeais. Quelques heures supplémentaires à marcher, me frayer une route en cette jungle, et je finissais par approcher de l’orée de celle-ci, devinant derrière la dernière ligne d’arbre, la mer, et avant elle une plage. C’est à cet instant que je ressentis alors une présence, celle d’une humaine, proche de moi. Il était tant pour moi de prendre contact. Mais avant cela…

Un écho, murmure, tel une voix angoissante se fit entendre, directement en l’esprit de cette femme, encore inconnue pour moi. Appel plaintif et mystérieux, cette voix se faisait à la proche, tout comme lointaine, appelant par delà la végétation….

"Abygaëlleeeeee "

Puis, enfin, je sortais de la jungle, transpirant et haletant après les longues de marche que je venais d’effectuer, pour venir m’écrouler face à cette jeune femme, à genoux, reprenant mon souffle. Mon regard, triste et plaintif, se perdit rapidement dans le sien, alors que je reprenais lentement mon souffle devant elle, la contemplant, tout en n’indiquant aucun signe d’agressivité…

"Aidez-moi ! J’vous en prie !"

A ces yeux, j’espérais promptement donner l’apparence d’un rescapé, victime d’une bête sauvage, ou d’un homme perdu, angoissé, aux sentiments bien humain, sentiments d’ailleurs que je connaissais plus que bien, ayant observé tant de siècles la Terre et les hommes…

"Je pensais être seul sur cette île…. "

La journée avait si bien commencée et pourtant ! Aby était entrain de ramasser quelques branches pour faire de nouveau logis pour les nouveaux rescapés. Il en arrivait toujours autant de partout. On voyait souvent un avion se scratché ou un bateau échouer. Toujours cette population qui arrivait en masse. Mais qu'est ce que cela voulait dire à la fin. Etait-ce un piège pour regrouper toute la race humaine sur cette île ou tout simplement le hasard ou une expérience quelconque !! Tant de question qu'Abygaëlle se posait mais malheureusement sans réponse. Surememt une fois qu'elle sera morte peut être et encore. Abygaëlle continuait donc de ramasser ses morceaux de bois quand elle regarda le ciel. Elle s'aperçut que les oiseaux partaient dans tous les sens et que les animaux commençaient à s'affoler en sortant de partout et de nulle part à la fois. Qu'est-ce-qui se passait ! Qu'est-ce-que cela voulait dire ! Elle regarda le ciel et vit celui-ci s'assombrir très rapidement. Aby sentait que rien de bon allait arriver. Puis un tremblement surgit mais très violement... Aby en perdie ses morceaux de bois et tomba littéralement au sol tellement les ondulations de ce tremblement étaient intenses. Elle se retrouva donc au sol sur le sable jaillissant et resta allonger tout en protégeant sa tête de tous ce qui pouvait tomber aux alentours. Ca semblant paraître interminable. Abygaëlle ne savait plus quoi faire et de toute façon que faire ? Elle se plia en deux et attendit que ça se calme.

Enfin le calme semblait avoir revenu. Mais d'un coup. Elle décida donc d'ouvrir les yeux et de regarder enfin ce qui c'était réellement passé. Stupéfaction pour Abygaëlle. Des monticules de sables semblaient avoir surgit de nul part et les arbres avaient sauvagement étaient arrachés. Le plus étrange c'est qu'autour d'elle rien. On aurait dit que ça faisait comme un cercle et qu'elle avait été de celu-ci. Comme un bouclier de protection et que tout autour d'elle, tout avait été dévasté. Elle se releva et entendit son nom au loin. Ca semblait venir de la jungle. Elle décida d'aller en direction des voix tout en faisant attention où elle mettait les pieds.

- Ouiiii ! Je suis là !!!!

Elle n'eut même pas le temps de commencer qu'un homme vint s'écrouler littéralement devant ses pieds... Elle semblait très surprise ne s'attendant à cela. Elle pensait être seule sur cette plage à la base. Du moins de ce côté. Aby était le genre à aimer trouver des coins nouveaux et à explorer à chaque fois. Elle regarda l'homme et vit celui-ci assez blessé. Il avait surement dû être prit par ce tremblement. En tout cas il en avait survécu comme elle. Abygaëlle le regarda et se rendit compte qu'elle ne l'avait pas encore vu sur l'île. Du moins ce n'était pas une tête qu'elle avait déjà aperçu. Elle se mit un peu sur la défensive ne sachant pas.

- Non vous n'êtes pas seul sur cette île. Nous sommes plusieurs rescapés ! Nous sommes de l'autre côté de la jungle.

Elle le regarda de nouveau et décida de se mettre à son niveau pour l'aider à se redresser du moins si celui-ci le pouvait. Elle semblait inquiète de son état. Puis un flash lui apparut en tête. Ethan ! Où était-il ? Sur le moment Aby semblait paniquer ne se sentant pas très bien. Elle ne savait plus quoi faire... Laisser cet homme là se débrouiller seul ou rechercher Ethan ! Elle décida toutefois de rester prêt de cet homme car intérieurement elle sentait qu'il ne lui était rien arrivé du moins c'est ce qu'elle espérait. Elle décida d'aller chercher quelques feuilles pour poser sur les quelques blessures superficielles qui semblaient paraître à Aby. Elle semblait soucieuse de son état et décida d'aller chercher de l'aide.

- Je vous laisse ici quelques minutes ! Je vais aller chercher de l'aide d'accord ?

Elle commença à se redresser délicatement se préoccupant de son sort....

Agenouillé devant cette femme charmante, dont la bonté transparaissait au travers de son regard, suppliant de mon regard, son aide et son assistance, je contemplais alors la douceur de celle qui semblait prête à m’aider, sans recevoir en retour, implorant par ma posture de soumission, son écoute, sa bienveillance. Assurément, si celle-ci avait eut un doute quelconque sur ma véritable nature, elle aurait certainement fuit, ou du moins tenté, depuis bien longtemps. Preuve que mon jeu d’acteur était tout simplement parfait. Pas de fausse modestie, je savais interpréter mon rôle à merveille. Nous ? Un mot prononcé plusieurs fois par celle qui me faisait face, et qui m’indiquait donc immédiatement, l’importance du groupe qui pouvait se trouver plus loin, là bas sur l’île. En somme, une petite communauté à en croire les présences que j’avais perçu dans les flux et courants mystiques, au-delà de la vision humaine, de la perception naturelle des mortels…

"Attendez !"

Je me relevais péniblement, du moins, était ce l’apparence que je donnais, pour venir à mon tour faire face à la demoiselle, faisant fit de tenir à peine sur mes jambes, sous la fatigue accablante qui semblait tenir sur mes épaules. Le visage transpirant, mal rasé, je regardais alors avec plus d’insistance encore la jeune femme, comme pour lui quémander encore plus d’attention…

"Je viens avec vous… s’il vous plaît…trois jours que je marche en cette jungle affreuse, que je dors à peine. Pas question que je reste seul une minute de plus"

Ne comptais pour moi que le fait de rejoindre au plus vite le campement, et faire la connaissance des autres rescapés. Parmis eux, déjà, je devinais que les anges s’étaient infiltrés. J’espérais juste qu’ils n’avaient pas encore suscité les foules, les arguant de prendre part en ce combat qui, lentement mais surement, se mettait doucement en place. Un petit sourire réconfortant adressé à ma sauveuse, et je restais proche d’elle, attendant son accord pour la suivre, et me laisser guider par ses pas. Une question me vint alors en tête, si forte et intrigante, que je ne résistais pas plus longtemps avant de la poser à l’intéressée…

"Vous êtes là depuis longtemps vous ?

Combien de personnes étaient prisonnières de cette île ? Depuis combien de temps ?"

Un léger embrun marin vint s’échouer sur nos visages, face à face, et je respirais à pleins poumons cette odeur peu familière, mais tellement vivifiante, qui contrastait tellement avec les odeurs que j’avais l’habitude de sentir d’ordinaire. Un léger changement de température, d’humidité dans l’air, et déjà, je prenais une initiative, signe que j’allais encore assez bien pour garder cette volonté en moi de survivre…

"Il va bientôt pleuvoir, nous devrions nous abriter non ?"

Au même moment, au loin, un grondement sourd résonna, prémice de l’arrivée d’un orage, et avec lui, d’une averse. Pourvu que la situation géographique de l’île n’était pas propice à la moisson. Maintenant, je n’attendais plus que cette demoiselle, me mène tout droit au campement et aux autres refugiés. Bien sur, au préalable, j’avais dissimulé mon aura puissante et malveillante, emplit du Mal pur, pour ne pas être trahit aussitôt mon arrivée, et me faire sentir des anges, et pourquoi pas de Dieu. D’ailleurs, pour parler de Lui, je ne l’avais toujours pas détecté, mais je devinais que sa venue était proche. Le temps nous était tous compté finalement…

Abygaëlle se retourna quand l'homme lui dit d'attendre. Elle se demandait bien ce qu'il voulait de nouveau sachant qu'elle ne voulait que son bien. Aby voulait au plus vite trouver de l'aide pour l'aider. Elle voyait bien qu'il était faible du moins par l'apparence qu'il donnait. Alors elle décida de retourner en sa direction et vit celui-ci se relever péniblement. Il paraissait grand face à elle. Sur le moment elle se posa quelques questions à son sujet. Elle se demandait comment il était arrivé sur l'île. Elle se mit à douter d'un seul coup. Peut-être était ce lié à ce tremblement ou tout simplement qu'il venait d'un crash ou autre. Elle n'en savait rien en fait et commença donc à se mettre légèrement sur ses gardes. Elle le fixa essayant de garder un air normal et non en stressant. Puis elle le contempla et l'écouta attentivement.

- D'accord, je passe devant vous et vous allez venir avec moi ! Vu que la pluie est présente on va d'abord s'abriter en attendant que celle-ci passe. Ca vous va ?

Aby était obligée de crier un peu pour qu'il l'entende bien vu le déluge qui était présent. Elle regardait le ciel et vit celui-ci très noir, très sombre. Elle le tint par le bras pour l'aider à avancer et à accélerer légèrement le pas pour s'abriter le plus rapidement possible. Ils réussirent à trouver une petite entrée de grotte ou cet homme pouvait s'asseoir sur un rocher et Aby regardait de plus belle ce temps qui ne cessait de s'assombrir. On se trouvait presque en pleine nuit alors que nous étions que le matin. Elle se retomba et continua de fixer cet homme.

- Comment êtes-vous arrivé sur cette île ? En ce qui me concerne ça fait un petit bout de temps que je suis ici ! Quasiment depuis le début en faite. Et nous sommes maintenant assez nombreux sur cette île. Vous dire un nombre ça je ne sais pas... Mais nombreux est le mot.

Elle se souciait également d'Ethan. Où était-il ? Est-ce que tout allé bien pour lui ! Il faut admettre qu'Abygaëlle se souciait à chaque instant de son sort. Qui sait ! Entre tout ce qui se passe maintenant sur cette île. Aby sentait juste une chose c'est qu'on lui voulait du mal. La dernière fois qu'elle était avec son meilleur ami, elle a été prise de malaise et sentait comme une main qui commençait à vouloir l'étrangler. Que c'était-il passé à ce moment là et qui avait osé lui faire du mal ou du moins peut être lui faire peur seulement. Bref elle se préoccupa maintenant de l'homme qui se trouvai face à elle.

- Vous saigniez au niveau de votre joue ! Je me permets de venir regarder...

Elle s'approcha de lui et arracha un bout de son tee-shirt pour en faire comme un style de compresse et vint lui mettre sur sa joue. La blessure semblait pas très jolie mais l'homme avait l'air de supporter la douleur.

- Vous avez surement un prénom ! Non ? Moi c'est Abygaëlle...

Elle appuya légèrement du bout des doigts sur cette plaie pour essayer de stopper ce sang tout en fixant cet inconnu...

[hs] Désolée c'est pas terrible...

Cette jeune femme semblait emplit de compassion et d’attentions envers son prochain, des qualités somme toutes louables en des temps normaux, mais qui, sur une île perdue en milieu d’océan, loin de tout, pouvaient alors nettement jouer contre elle. Je m’interrogeais d’ailleurs sur la sincérité de tout ceci. Je savais l’homme particulièrement sauvage et primitif, lorsque celui-ci se voyait confronter à ses peurs les plus sordides et profondes, les instincts remontant très vite à la surface de l’être. Il en avait toujours été ainsi, et il suffisait de voir les actes horribles commis pendant les guerres, tortures, massacres, génocides, pour comprendre l’étendu de la méchanceté dont pouvait faire preuve l’homme. Les femmes, quant à elles, étaient quelque peu plus sournoises, mais tout aussi implacables, peut être même pire encore que les hommes. Ne disait on pas après que derrière chaque grand homme qui a fait l’Histoire, se trouve en coulisse, dans l’ombre à ses côtés, une femme ? Je souriais avec sincérité toutefois à celle qui me faisait face, et qui semblait garder ses distances vis-à-vis de moi. Je ne pouvais que la comprendre, et si son attitude avait été différente, j’aurais surement trouvé cela très bizarre. Au vue de mon apparence, imposante dirons nous, de mon regard quelque peu néfaste, sombre, témoignant d’une fureur, d’une rage sans limites qui m’habitait, elle ne devait avoir aucunement envie de se trouver trop près de moi. Aussi, silencieusement, en bon survivant obéissant que j’étais, je la suivais pour me mettre à l’abri avec elle, assis sur ce rocher à converser avec elle, le plus simplement du monde…

"On était à bord d’un avion. Le pilote s’est soudainement affolé, tous ses instruments étaient perturbés. On a piqué vers l’océan, et j’ai perdu connaissance… je ne m’explique pas comment j’ai survécu à vrai dire. Quand j’y repense, ça me semble toujours aussi impossible. C’est un miracle…"

Une constatation que je murmurais à peine, comme ci en évoquant cette possibilité, je m’en voyais fortement trouvé, ému même. Oh bien sur, je ne pouvais guère mourir, mais le survivant que j’incarnais, pour sa part, devait se révéler aussi mortel et fragile que l’ensemble des humains peuplant cette île abandonnée, mystérieuse, angoissante. Je la suivais alors du regard, tandis qu’elle se présentait, et vint me soigner, avec toujours cette bonté d’âme, qui, si je n’avais été le Mal en personne, aurait finit par m’émouvoir, me toucher sincèrement. Penchant la joue alors délicatement sur le côté, pour lui dévoiler un peu mieux ma blessure, je me perdais en mes pensées…

"Nous étions 4 dans l’avion… quand je suis revenu à moi, j’étais seul, allongé sur le sable… un mal de tête terrible, aucune traces sur le sol… j’ai passé 3 jours dans la jungle, à survivre en mangeant des fruits… je ne sais même pas où on est…"

Plongeant mon regard aux reflets de ténèbres en leurs fonds, je contemplais alors avec insistance cette demoiselle, penchée sur ma blessure, qui, de toute façon, ne me faisait nullement mal, pour me présenter à mon tour, tentant vainement de lire en sa propre âme. Elle ne pouvait me connaître, du moins personnellement, alors que moi, je savais tout d’elle…

"John… John Linoges… encore merci pour ton aide Abygaëlle. "

Je venais de franchir une étape certaine, en me permettant de la tutoyer soudainement. Après tout, nous étions tous les deux, visiblement des survivants, et je trouvais cela plus judicieux de tenter un rapprochement amical, plutôt que de garder cette limite, cette frontière invisible et inutile en des temps passés à survivre…

"Ce n’est pas tout le monde qui serait venu m’aider. Je vais t’aider Abygaëlle."

Elle venait de passer aisément le premier test, et j’étais véritablement satisfait de cette réussite. Prometteuse, Abygaëlle semblait combler tous mes espoirs. Je lui adressais alors un sourire timide et charmant, tandis que je me penchais par la suite pour observer la pluie tomber, au travers de l’ouverture de la grotte…

"Le campement est encore loin ?"

Je continuais à regarder cette vilaine blessure et tapotait légèrement plus fort. Je pouvais constater qu'il ne plissait même pas les yeux une seule fois apparement il supportait très bien la douleur ce qui me mit un peu sur le quivive. Toutefois j'écoutais très attentivement comment il était arrivé sur cette île. C'était surement le seul survivant de cet avion ce qui était étrange d'ailleurs sachant que quand tous les autres se sont scratchés il y avait plusieurs personnes. Ne l'arrêtant pas et buvant même ses paroles j'actionnais quelques petits gestes pour que ce sang arrête de couler ! Ce qui arriva d'ailleurs... Je me servis de l'eau de la pluie pour lui laver la plaie tout en n'appuyant pas trop fort pour éviter que ça ressaigne de plus belle. Je compatissais toutefois à son voyage car être le seul survivant était un miracle. Il fallait le dire.

- Tu as eu beaucoup de chance à ce que je vois. Comme nous tous ici d'ailleurs ! Nous avons peut être une bonne étoile...

Enfin en ce qui me concernait je ne trouvais pas. C'est vrai qu'il faut faire des choix dans la vie et on ne prend pas forcément les bons. On fait tous des erreurs dans la vie mais est-ce que celles-ci sont pardonnables. Je ne pense pas du moins pour moi. Tout en réfléchissant et voyant que sa blessure s'était calmée je décidai de m'asseoir prêt de lui à contempler cette pluie fracassante qui s'abattait sur cette île. Ca paraissait interminable... Je repensais à mon arrivée ici quand l'homme qui se trouvait en face de moi se présentait.

- Eh bien écoute John ! Ravie de faire ta connaissance ! Espérons que tu t'adaptes à cette île très rapidement. Et concernant mon aide c'est normal. Je suis comme ça de nature et je sais que ça me perdra un jour ou l'autre !!

Etrangement cet homme me mettait en confiance. Je ne saurais l'expliquer mais j'avoue que son aide serait la bienvenue pour m'aider à atteindre l'autre côté de l'île. Sachant en plus que je ne savais pas sur quoi ou sur qui je pourrais tomber. Je continuais de regarder cette pluie ainsi que ces vagues qui devenaient de plus en plus fortes et qui se fracassaient très fortement contre les rochers. Bizarrement j'aimais ce temps... Je me sentais comme captivée et impressionnée et si petite par rapport à ce phénomène.

- Le campement se trouve à l'opposé de nous ! Avant que cette tempête éclate je m'étais bien éloignée pour explorer d'avantage cette île. Car elle nous cache énormément de chose. Et ça me fascine. On va attendre que ça se calme un peu et on va commencer à s'aventurer dans cette jungle pour aller rejoindre tout le campement ! Qu'en dis-tu ?

Finalement, je m’étonnais à apprécier autant la présence de cette jeune femme à mes côtés, partager cet abri naturel, le temps que la tempête se dissipe. Je souriais intérieurement d’ailleurs, m’imaginant que Dieu lui-même provoquait peut être ce mini cataclysme au dehors, pour me permettre de nouer quelques liens avec la demoiselle, excellent prétexte pour une proximité qui servait au mieux mes intérêts dans cette situation. Mais je revenais bien vite à moi tandis que j’écoutais toujours bien attentivement mon interlocutrice, lui montrant au travers de mon attitude, ma présence, mon regard concentré, mon écoute sincère que je faisais attention à elle, que j’étais là pour devenir, si elle le souhaitait un ami, voir un allié. L’important avec les humains, était surtout de donner l’impression d’être leurs semblables, de s’intéresser à eux, de les mettre à valeur, quitte à les flatter plus qu’ils ne le méritaient. Avec l’humanité, tout n’était que jeu, séduction, tromperie, triche…

"Je crois surtout que l’inconnu, nous attire, attirance qui croit sans cesse, lorsque la peur originelle que l’on ressent, face au mystérieux, s’estompe. L’homme a sans cesse éprouvé le besoin de connaître l’inconnu, d’expliquer ce qu’il ne connaît pas. Je crois que cette île nous confronte à l’inconnu, et nourrit surtout notre imaginaire."

Moi psychologue, philosophe ? Oui en quelque sorte. Depuis le temps que je vivais parmis les humains, les épaulant dans leurs guerres, les relevant après les génocides, massacres, catastrophes naturelles. J’avais toujours été avec eux, depuis le début, au Jardin d’Eden, et jamais je ne les avais abandonnés. J’étais le seul à pouvoir me vanter de connaître l’Homme autant que je me connaissais moi-même. Je sentais le besoin de rassurer néanmoins ma compagne d’infortune, tandis que je regardais avec elle, les énormes vagues se briser sur les rochers du rivage…

"J’en dis que je suis partant ! J’espère que vous avez un peu de confort, si tu savais ce que je donnerais pour une nuit sur un bon matelas !"

Je rigolais d’amusement, donnant l’impression d’être un bon vivant. Après tout, qui n’aurait pas vendu père et mère, pour un confort retrouvé, à la suite d’un mois passé sur cette île ? J’avais lu Robinson Crusoé, et le récit n’avait rien à avoir avec ce que je pouvais vivre en l’instant. Manger que des noix de coco ? Sympathique apriori ? Certainement, la noix de coco est tellement délicieuse sous forme de glace, ingrédient dans des barres chocolatés. Mais que dire du lait de coco, qui se révélait être un puissant laxatif naturel ? Autant dire que l’idée était tout de suite moins reluisante, lorsqu’on se retrouvait en pareil désespoir, perdu sur une île, sans le confort de toilettes, et tout ce qui va avec, entre autre le papier. On comprenait alors aisément le désarroi de l’homme moderne, confronté à la nature dans toute sa splendeur…

"J’ouvrirais la marche si tu veux Abygaëlle, j’ai été scout dans mon enfance, et j’ai fait mon service militaire aussi. "

Voilà qui devrait rassurer pour un petit moment la jeune femme, tandis que je sortais un couteau suisse de ma poche, lui tendant simplement pour qu’elle puisse l’observer à sa guise…

"Avec ça, on peut tout faire il parait !"

Je rigolais de nouveau, tandis que j’espérais que la tempête se calme quelques temps, juste le nécessaire, qui nous permettrait, à moi et Abygaëlle, de rejoindre le campement. Car même si je donnais l’impression d’avoir tout le temps devant moi, j’étais pressé de rencontrer et connaître les habitants de ce campement, et surtout, de me fondre parmis eux, avant l’arrivée des anges qui auraient pu sentir, malgré moi, ma présence en cette île…

Aby se trouvait avec John sur ce rocher à regarder ensemble en direction de cette pluie fracassante. Que se passait-il ? La demoiselle savait que certaines choses pas très saines se passaient ici. On l'avait prévenu. Devait-elle faire confiance en John ? Sachant qu'elle ne l'avait jamais vu auparavent... Elle décida de rester sur ses gardes quand même tout pendant qu'elle n'en savait pas plus sur lui. La jeune femme était du genre aventurière et aimait obligatoirement aller là où il ne fallait pas. Comme si elle était attirée. C'était étrange d'ailleurs. Enfin en même temps l'humain est très curieux et il se trouve souvent là où il ne devrait pas être. Elle sentait le vent s'engouffrait dans l'abri où ils se trouvaient pourtant elle était assez couverte. Qu'est ce qu'elle donnerait pour avoir un bon feu de cheminée ou du moins du chauffage quand elle le désirait. Sur l'île nous n'avions pas tout ça et c'était assez difficile d'avoir chaud sauf bien sur quand le soleil cognait très fortement certaine journée. Ca faisait un bout de temps qu'il n'avait pas plu mais là c'est l'appothéose. Autant d'un coup ça n'était jamais arrivé. En regardant l'océan se déchaîner, elle vit au loin comme des ombres ou du moins du mouvement. Elle semblait avoir rêvée, alors la jeune femme ferma les yeux et les ouvrit une seconde fois pour voir et s'aperçut qu'il n'y avait plus rien. Qu'avait-elle vu ? Etait-ce encore son imagination qui faisait des siennes ou tout bonnement la fatigue. En tout cas elle pensait avoir vu quelque chose au loin et regarda John pour voir s'il n'avait pas une réaction quelconque à cela. Aby le fixa et remarqua qu'aucune expression n'en sortait ce qui signifiait surement qu'il n'avait rien vu.

- En ce qui concerne notre périple, je te laisserais ouvrir la marche volontiers. Il faut admettre que la compagnie d'un homme du moins pour arriver au campement est bienvenu. Sachant que l'on est pas trop en sécurité ici. Je pense également que ton couteau suisse sera d'une aide précieuse dans notre avancée. Mais pour cela je pense qu'il faut que l'on attende encore que cette satanée pluie cesse. Ca ne me dit rien qui vaille.

La jeune femme continuait de regarder cet océan déchainé. Elle repensait à ce qu'on lui avait dit sur les anges ainsi que les démons et qu'il fallait qu'elle se protège. Pour le moment elle faisait tout le contraire et ne se rendait guère compte du danger qui régniait. C'était vraiment une inconsciente mais qui avait trouvé un rescapé et était pressée de le montrer à tout le campement.

- Tu verras John ! L'ambiance est assez bonne au campement. Je pense que tu n'auras pas de mal à t'intégrer et à te faire respecter. Comme dans tout camp tu en as toujours un ou deux qui sont là pour embêter leur monde mais dans le fond ils ne sont pas si méchant que ça...

La demoiselle eut un léger sourire en pensant à l'entente qu'il y avait entre Dean et Ethan. Il fallait admettre que ce n'était pas les grands amours...